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Rapport d’enquête de la CNESST: Accident mortel survenu à un mécanicien

Publié le : 2/6/2020

Le 4 juin 2019, dans la cour de l’entreprise EF Bergeron et Fils inc., située à Saint-Ferréol-les-Neiges, la conductrice s’assoit au poste de conduite alors que des réparations sont en cours sous la benne inclinée. N’étant pas informée de la présence du mécanicien et ne l’ayant pas aperçu à son arrivée, elle actionne la descente de la benne pour commencer son inspection avant départ. La benne s’affaisse sur le mécanicien. Celui-ci est écrasé entre la benne et le châssis du camion. Il décède des suites de ses blessures. 

Lors de l’accident, le mécanicien s’affaire à réparer une fuite sur une valve à air de la suspension du camion. La défectuosité est connue de l’employeur depuis une semaine et son intention de procéder à la réparation est communiquée au préposé qui lave et stationne les camions, la veille de l’accident.

La perte d’air n’affecte pas l’utilisation du camion, mais sollicite plus fréquemment le compresseur afin de faire monter l’air dans le système de suspension. La valve à air défectueuse est située entre les deux essieux arrière du camion, du côté pas­sager. Le véhicule impliqué dans l’accident est Western Star 12 roues 4900 2012 équipé d’une benne Lagacé de 19,5 pi.

Le mécanicien a l’habitude de démarrer le camion avant l’arrivée de la conductrice afin qu’il soit prêt à être utilisé. Cependant, contrairement à l’habitude, la conductrice n’avait pas été informée à la fin de sa journée de travail que des réparations seraient effectuées sur son camion.

Le remplacement de la valve peut être réalisé lorsque le camion est à l’arrêt. Cette tâche peut être accomplie par le dessous du camion à partir d’une fosse de réparation ou à l’aide d’un pont élévateur. Lorsque ces équipements ne sont pas disponibles, la réparation peut être exécutée sous la benne en position levée.

Pour prodéder au remplacement de la valve à air, le mécanicien se positionne entre les deux essieux arrière, du côté conducteur, afin d’être face à la valve. Le matin de l’accident, la benne est ­légèrement levée. Une seule section du vérin hydraulique est déployée. La hauteur du dégagement entre la benne et le châssis au niveau de la zone de travail est d’environ 25 cm.

Depuis 2015, le fabricant installe, sur l’ensemble de ses bennes, un support de maintenance communément appelé « béquille de sécurité ». Il s’agit d’un dispositif de contrôle des énergies dangereuses fixé sous la benne qui peut être utilisé pour empêcher sa descente imprévue lors de la réalisation de travaux d’entretien ou de réparation sous la benne en position levée.

La béquille mesure 40 po. Elle est fixée sous la benne et bascule pour s’emboîter sur le châssis du camion, à la base du cylindre hydraulique. Étant donné sa longueur fixe, celle-ci ne peut être utilisée que lorsqu’une seule section du vérin hydraulique est déployée.

Lorsqu’elle n’est pas utilisée, la béquille est maintenue sous la benne à l’aide d’une goupille à ressort. Au moment de l’accident, la béquille n’était pas déployée.

L’actionnement du système de levage de la benne basculante requiert un certain niveau de pression hydraulique pouvant être atteint uniquement lorsque le moteur du camion fonctionne. Le temps de descente complète de la benne quand une seule section du vérin est déployée est d’environ six secondes et aucun signal sonore n’est émis.

Les règles de l’art prévoient que des mesures de prévention, notamment une procédure de cadenassage, doivent être mises en place lors d’intervention sous une benne basculante inclinée afin de s’assurer que personne ne puisse descendre la benne pendant la durée des travaux.

La CNESST veut sensibiliser les camionneurs de l’importance d’utiliser la béquille de sécurité lorsqu’une intervention doit être effectuée sous la benne en position levée. Ceci est un résumé du rapport d’enquête de la CNESST. Le rapport complet de la CNESST peut être téléchargé en cliquant sur ce lien.

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